Roland Castro
un penseur de la ville, un architecte, un auteur, un professeur et un citoyen engagé en même temps.
En 1970, il a fondé Vive la Révolution dont le slogan était changer la vie et qui est à l'origine du MLF et du FHAR, avec son journal TOUT !
Et en 1987, il lance l'hebdomadaire Légende du Siècle avec Claude Lisbonis, puis dans la foulée le Mouvement pour la Civilisation Urbaine avec Roselyne Bachelot, Fodé Sylla et Mériem Derkaoui.
Il a lancé le mouvement Banlieue 89, auteur du premier Grand Paris avec Michel Cantal Dupart, qui fait de lui un chargé de mission du Premier Ministre depuis 1983, puis depuis 1988, un Délégué à la Rénovation des Banlieues.
En 1990, C'est à sa demande que François Mitterrand crée le Ministère de la Ville.
En 1991, il crée l'Ecole des Hautes Etudes Urbaine, Fernand Braudel et la revue Lumières de la Ville avec Jean Paul Dollé et Leïla Gicquel De Traversé.
S'enchainent des réalisations à la fois culturelles et de quartiers à vivre, le Musée de la Bande Dessinée à Angoulême et le Musée de Sallèles d'Aude, la tour penchée de Sévenans, et le Beffroi de Douchy-les-Mines.
Il a inventé le remodelage urbain. Dans tous les quartiers qu'il a remodelés, avec Sophie Denissof, il faut constater qu'il n'y a pas eu d'émeutes en 2005.
En 2002 avec Cyril Aouizerate, il a lancé le Mouvement de l'Utopie Concrète, dont il fut le candidat à l'élection présidentielle de 2007.
L'acharnement à penser le Grand Paris le fait lauréat, avec Silvia Casi, Jean-Luc Poidevin, Michel Bleier et Jean-Pierre Le Dantec, en 2007, de la consultation Nicolas Sarkozy, d'où découle de nombreuses réflexions sous la forme des « Chemins de l'Urbanité » dont le plus emblématique sera la tour qui se construit à Aubervilliers, sorte de village vertical avec jardins communs tous les quatre étages ; ou sa réflexion sur le Parc Georges-Valbon à La Courneuve.
Deux obsessions le guident, l'urbanité et la topolitique, qui sont le ciment de son projet de 2007, d'un Grand Paris multipolaire, Ministères en banlieue, et démultiplication de l'intérêt poétique dans un territoire vingt fois plus grand que Paris.
Cette vision de Paris en Grand, intense et agreste, autarcique énergétiquement est le fil conducteur de sa vie de poète urbain.
En 2008, auteur d'un rapport Le logement de tous au service de l'urbanité, au Ministre de la Ville et du Logement, Christine Boutin.
Des livres ponctuent cette aventure protéiforme ...(1984) 1989 – (1977) La Ville à Livre Ouvert – (1994) Civilisation Urbaine ou Barbarie – (2000 et 2012) Impressionnisme Urbain 1 et 2 – (2005) J'affirme – (2005) [Re]Modeler Métamorphoser – (2007) Faut-il passer la banlieue au kärcher ? Entretien avec Claude Perrotin – (2010) La longue, lente, périlleuse (et poilue) Fabrique du Rêve – (2012) Nous sommes des millions à être seuls – (2016) Il faut tout reconstruire.
En 2017, après deux pièces de théâtre écrites en 1973, il prépare, un one-man-show, Eblouissement, à l'occasion des 50 ans de Mai 68.
Il s'engage avec Emmanuel Macron dans l'aventure de transformation du « cher et vieux pays ». Il persiste depuis toujours à nouer la pensée émancipatrice avec le réel du discours muet de la bonne ville, dont Paris en Grand sera l'aboutissement.
Tout son travail s'obstine et s'acharne à promouvoir un droit à l'urbanité. Il se tient pour un intellectuel fabricant ; mélange de trois cultures, culture communiste, culture gaulliste et culture soixante-huitarde.